La truite en rivière au streamer sur tube-fly
Publié le 7 Février 2014
Suite au dernier "atelier technique du vendredi soir" proposé par l'équipe de votre magasin Loisirs et Pêche, retrouvez ici le déroulement complet de cette soirée avec tout ce qu'il faut savoir sur la pratique de cette technique.
Pourquoi et comment pêcher la truite au streamer?
Voilà une question qu'un certain nombre de pêcheurs ont déjà du se poser. La pêche au streamer semble être cantonner aux niveaux d'eau trop important, quand aucune autre technique "mouche" ne peut être mise en œuvre alors que c'est un piège à beaux poissons et qui peut de plus se pratiquer toute la saison. Certains pêchent toute l'année exclusivement aux leurres ou au vairon alors pourquoi se priver du streamer à ces moments là? D'autant que les pros de la dandine qui pêchent également au fouet ne seront pas les moins adroits !
Certes, ce n'est pas une technique que l'on peut pratiquer sérieusement sans s'équiper spécifiquement un minimum mais le jeu en vaut la chandelle. La pêche en elle-même ne nécessite pas une technique hors-norme puisque l'efficacité dans cette pratique se trouve bien souvent 5/6m devant vous. Nul besoin d'être un champion de casting pour s'en sortir. Si le parallèle avec la dandine a été évoqué, c'est parce que la pêche amont et la conduite de la ligne pour amener son streamer devant une cache supposée demande de pêcher "creux". C'est à dire de garder un contact suffisant avec son leurre tout en le bridant au strict minimum pour lui permettre d'atteindre rapidement le niveau souhaité pour être efficace. Et surtout, déclencher son animation au bon endroit au bon moment. C'est pour ça qu'il faut pêcher au plus près pour garder un contact efficace avec son leurre. Il faut également pratiquer au maximum canne haute pour bien conduire sa dérive et soustraire aux différent courants et contre-courants sa soie qui se fait toujours un malin plaisir pour vous contrarier et suivre les mauvaises veines d'eau ! Autre point important pour limiter les ratés, il faut toujours faire en sorte que votre bas de ligne et votre streamer soit dans le droit prolongement de votre soie. Ceci afin d'être réactif au ferrage notamment. Tout ceci vaut bien sur pour toutes les rivières où, en wading, l'on peut s'approcher au maximum des postes.
Si vous pratiquez une grande rivière, type Rhône, Rhin ou la rivière d'Ain par exemple, les longs lancers sont là souvent indispensables. Dans ce cas, il faut de préférence lancer 3/4 amont et à l'aide de mendings, laisser suffisamment de "mou" dans votre ligne pour la laisser s'immerger à la bonne profondeur et animer sur le passage supposé de caches. Et surtout, bien laisser dériver en maintenant le contact avec le streamer au moment où celui-ci entame son "arc de cercle" en fin de dérive. C'est à ce moment que se produit une accélération "naturelle" du streamer qui déclenche une attaque foudroyante d'une truite qui ne se serait pas décidée à attaquer juste avant !
Quel matériel utiliser?
La canne:
Mauvaise nouvelle, la polyvalence n'est pas de mise dans le monde de la pêche. La canne permettant de tout faire, c'est à dire d'attaquer au streamer, passer en sèche suite à une éclosion ou pêcher un secteur très propice en nymphe à vue n'existe pas. Il est possible de "pêchouiller" au streamer avec une 9 pieds soie de 5 mais c'est loin d'être l'idéal. Non, le top se situe sur une longueur de canne de 9,6 pieds ou mieux de 10 pieds minimum. C'est à partir de ces longueurs que l'on commence à confortablement tenir une dérive canne haute par exemple. Un n° de soie de 7 est le meilleur compromis puissance/discrétion même si ce dernier point n'est pas le plus primordial.
Il faut également lorgner du côté des cannes switch, ces cannes prévus pour pêcher à une main ou 2 mains. Elles offrent de surcroit des longueurs très intéressantes (généralement 11 pieds minimum) et permettent des lancers en Spey Cast, chers aux fanatiques de la pêche du saumon à la mouche. C'est à dire que ces cannes rendent les roulés très faciles. Un réel avantage pour ce type de pêche dans des milieux avec très peu de dégagement par exemple. A essayer si possible...
Vous trouverez au magasin votre bonheur que ce soit chez T.F.O, Vision, JMC, etc...
Le moulinet:
Pour cet élément de l'ensemble, il vous faut juste un moulinet équilibrant parfaitement votre canne et capable de contenir une soie de 7 plus 100m de backing. Un bon frein est quand même un plus car une capture en grande rivière puissante et vous serez rapidement amené à combattre au frein...
La soie (ou les soies !):
Une fois encore, nous allons vous faire l'éloge des nouvelles soies à l’âme en power core. Ces soies, à l'élasticité réduite ne présentent que des avantages pour ces pêches tactiles. Airflo propose des modèles spécialement adaptées à la pratique du streamer avec des pointes plongeantes et des profils facilitant les lancers. Ces soies avec une tête de lancer permettent de shooter en 2 faux lancers et sont bien adaptées également pour les lancers en roulé avec les canne switch.
Le top est de posséder ces soies en différentes densités: intermédiaire, S3 et S7. Le tiercé gagnant pour pratiquer en toutes circonstances. Il faut bien penser que selon la force du courant, une S7 peut s'avérer juste pour descendre ne serait-ce qu'à 1m sur une courte distance de dérive. Mais si vous ne deviez qu'en prendre une seule, la S3 est le bon choix. Si besoin, on peut lui ajouter des polyleaders extra fast sinking par exemple pour la faire aller plus profond rapidement. Il faut bien avoir à l'esprit aussi que l'on peut jouer avec le lestage des streamers.
Les streamers:
Les matériaux:
Commençons pas les tubes. La marque Eumer, distribuée par A.B.FLY et disponible au magasin comprend une multitude de tubes, corps en laiton ou tungstène servant au lestage, de cônes ou divers casques pour la finition de votre montage et pour lui procurer une nage différente selon le modèle. Les innombrables possibilités offertes par les kits vous permettront d'effectuer une grande variété de montage.
Pour les matériaux de fabrication, les différentes queues de renard ou celle de coyote par exemple vous permettront, grâce à leurs différentes teintes, de faire une mutitude de montages. Le marabou dans des teintes très neutres (olive, noir,...) est aussi un matériau de choix. Également indispensable, les rabbit strips en cross-cut pour donner du volume en tête mais attention à la surcharge, ce matériau à une fâcheuse tendance à s'immerger assez lentement. Ce ne sont que quelques exemples mais tout est permis là aussi dans le montage.
L'armement:
Là encore, rien de compliqué, et c'est ce qui fait la force des montages sur tubes: la diversité des armements possibles !
On peut passer du triple au double, mettre un simple dans les parcours spécifiques, les positionner proche ou loin du tube et surtout, les changer des qu'il y'a usure sans être obligé de jeter une mouche complète comme c'est le cas avec un montage classique sur hameçon.
Avec les différents kits existants sont livrés des tubes souple en silicone qui s'adaptent facilement sur les différents corps en laiton proposés. Et le top pour armer tout ça est sans conteste l'hameçon double qui fait en plus office de quille et équilibre parfaitement votre montage. Les Kamasan B280 sont d'ailleurs tout à fait adaptés et sont disponibles au magasin en différentes tailles.
Le montage des streamers:
Plutôt que de long discours, vous allez découvrir 3 vidéos où les montages sont effectués par Alain Barthélémy de la société A.B.FLY qui vous explique le rôle de chaque composant pour les tubes et l'utilisation de divers matériaux. Merci à lui pour cette contribution.
N'hésitez pas à venir au magasin (ou par le biais du blog) pour posez toutes les questions qui resteraient en suspens et voir le matériel ou les matériaux présentés dans cet article.
A bientôt.